indices d'un autre village préhistorique

Bilder der Archäologischen Dokumentation in Vingelz

Le Service archéologique du canton de Berne a suivi depuis le début de cette année la rénovation du port de Bienne-Vigneules. Ses travaux sont désormais terminés. La documentation de quelque 70 pieux préhistoriques situés en bordure du site archéologique livre des indices quant à la présence d'un village inconnu jusqu'ici, remontant à 2970 av. J-C. environ.

Le 27 juin 2011 l'UNESCO a décidé que Vigneules avec 111 autres sites fait part du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Parallèlement aux travaux de l'Expo 02, le Service archéologique du canton de Berne avait effectué une première série de sondages en plongée dans le port de Vigneules en 1998. Il est apparu que ce site, contrairement à la plupart des villages sur pilotis du lac de Bienne, était encore remarquablement conservé. On a par ailleurs pu dater pour la première fois ces vestiges. Une analyse dendrochronologique a permis d'affirmer que les villages des premiers agriculteurs se trouvaient sur ce site il y a environ 5 000 ans (soit la fin du néolithique, datation entre 2825 et 2695 av. J.-C.). Le suivi actuel des travaux a identifié des données encore plus anciennes de 200 ans, remontant aux années 2974 et 2973 av. J.-C. Il s'agit donc des plus anciens vestiges archéologiques sur le territoire de la commune de Bienne.

Les vestiges du port de Vigneules comptent parmi les plus importants biens culturels du canton de Berne. Ils font partie de l'inventaire suisse des palafittes, qui sert de base au projet de candidature au Patrimoine mondial de l'UNESCO des villages sur pilotis des lacs et marais autour des Alpes. Lors des travaux de réfection du port, il a donc fallu coordonner les intérêts de la société exploitante et les prescriptions de la loi cantonale sur la protection du patrimoine relatives à la protection des biens culturels archéologiques. La ville de Bienne et CTA SA ont adapté l'affectation du port pour répondre aux besoins archéologiques. Dans la zone périphérique du site de découverte, le Service archéologique a, quant à lui, donné son aval à des dragages pour des places d'amarrage destinées aux bateaux ayant un plus grand tirant d'eau. Durant ces travaux, la Service archéologique a documenté les restes de pilotis nouvellement découverts à l'aide de plongeurs. Pour préserver les couches archéologiques contre toute érosion supplémentaire, la zone la plus menacée à proximité immédiate du secteur dragué a été recouverte de géotextile. La bonne collaboration entre les entreprises de construction concernées, la direction des travaux, la ville de Bienne et le Service archéologique a permis de conclure les travaux d'assainissement du port dans les délais prévus.

Les vestiges de la rive nord du lac de Bienne, situés au milieu du port de Bienne-Vigneules, font partie des villages sur pilotis les mieux conservés du canton de Berne. Ils ont été cités dès le premier rapport sur les palafittes de 1854. Trois pirogues monoxyles ont été remontées du lac entre 1874 et 1898. Le site du port actuel ainsi que le champ de pieux « Insel » [Île], situé aujourd'hui à un peu plus de 150 mètres du rivage, étaient connus dès les années 1930. Ce dernier a fait l'objet de relevés, en 1934, de la part de riverains intéressés par l'archéologie. Ce site relativement peu connu s'est toujours trouvé à une grande profondeur, ce qui l'a préservé des « pillages » au XIXe siècle. Lors des travaux préparatoires de

l'Expo 02, ce champ de pieux « Île » déjà fortement érodé (bronze tardif, datation provisoire entre 957 et 686 av. J.-C.) a été totalement fouillé en 1999/2000. L'étendue des couches culturelles dans le port n'a pu être déterminée qu'en 1986 par le biais de forages d'exploration.

Les villages sur pilotis du lac de Bienne menacés par l'érosion

Des fouilles scientifiques de l'ensemble du site archéologique du port de Vigneules auraient pris des années et entraîné des coûts de plusieurs millions de francs. L'objectif d'une conservation durable du patrimoine archéologique consiste à laisser le plus possible de vestiges au fond du lac et à les préserver pour les générations futures. Cela économise, d'une part, des coûts pour les fouilles, l'évaluation des découvertes et leur publication et respecte, d'autre part, la Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique, que l'Assemblée fédérale avait approuvé en 1995 et qui a donc force obligatoire depuis son entrée en vigueur le 28 septembre 1996. La plupart des quelque 35 sites de palafittes du lac de Bienne sont fortement menacées par l'érosion du fond lacustre. Ce riche patrimoine historico-culturel est donc en grand péril, ce qui conduit le Service archéologique à orienter ses ressources limitées en priorité vers ces situations problématiques. Nombre de fouilles de sauvetage ont donc été menées ces 20 dernières années surtout sur le territoire de la commune de Sutz-Lattrigen, qui ont servi à documenter les peuplements préhistoriques des rives du lac menacés par l'érosion. Dans le port de Vigneules, on a renoncé par contre à des fouilles archéologiques coûteuses de grande ampleur. L'exploitation du port n'a donc été que peu entravée et le Service archéologique a pu faire en sorte que ces biens culturels invisibles et néanmoins précieux soient préservés.


Bibliographie sur les sites archéologiques de Bienne-Vigneules:

Communiqué de presse du canton de Berne 15.05.2008


-> Mitteilung in deutsch

Sondierbohrung -> fotos des sondages du 17.01.2008

Pfahlstücke -> fotos des sondages du 25.02.2008

Sondage -> l'année d'abattage des pieux

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